Préparation de l'exposition “Vibrations” au  - SM'ART- d' Aix en Provence du 1er au 5 mai 2024.

(200 artistes et 30 galeristes). J'exposerais sur 12m2 dans le chapiteau CESAR 1 stand 5. A bientôt. 

 

Lecture-choc: découverte de la téléologie d'Adler, 

parfait contrepoint à l'étiologie de Freud ou Yung. 

(Pour un artiste émergent, savoir vivre le rejet ou le désintérêt; ça peut servir !)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Peindre côté coulisses : ou comment mes tableaux prennent corps ; 

visite écrite de 6 pages pour faire connaissance… 

Lorsqu’on aime un film, on aime souvent voir son tournage. Ainsi, je tente d’écrire l’envers du décor, le « tournage » de mes tableaux.

Puis-je ici faire preuve d’un ego sain, entre transparence et jardin secret…

Mon atelier :

Il a pris place sur 25 m2, dans l’ancienne chambre de mon fils ainé. C’est un peu juste pour les grands formats. 

Ces grands formats m’attirent tant ils favorisent le face à face corporel avec l’être-tableau. La sculpture et la gravure, 

trop encombrantes à produire ont été mises de côté pour l’instant. Ainsi donc, me voilà qui peins de la toile en rouleau 

de 2.10 x10 m. J’en découpe des laizes correspondant aux tailles de mes châssis.

Des laizes tendues-agrafées sur panneaux de bois afin de pouvoir travailler tantôt au sol tantôt au mur, 

à l'endroit comme à l'envers, le haut en bas ou le contraire. Quelque soit le sens de l’image à produire, 

mon regard est d’abord abstrait et énergétique. Une lumière naturelle du nord et un éclairage artificiel soigné de 4500 Kelvin 

permettent de juger les couleurs correctement. J’aime vivre avec la toile en cours. 

Elle fait partie intégrante du foyer aux côtés de mon épouse, de mon dernier fils et de mon chat. Je la surveille de loin 

en passant dans le couloir, de près en la touchant ou de nuit à l’occasion d’un réveil. A force de la ressentir incomplète 

et d’imaginer ce qui pourrait être fait, la mise au point se réalise lentement mais sûrement presque à mon insu.

Mes tableaux se produisent à la fois « sous pression » d’une attente de résultat pour satisfaire une date d’exposition par exemple 

mais aussi dans « l’abandon-acceptation » des impasses-perte de temps à rebondissements.

En un mot, c’est l’aventure, rien de rassurant mais tellement vivifiant !

J'ai mis 4 mois à oser peindre plusieurs toiles en même temps. Auparavant, une seule toile accaparait toute mon attention. 

Mais alterner l'une et l'autre me permet maintenant d'optimiser les temps de séchage et de relativiser mes avancées. 

Si la réalisation d'une ou deux esquisses préalables sur papier est nécessaire, le résultat final du tableau signé 

ressemble moyennement à l'esquisse initiale. Disons que l'esquisse est une intention nécessaire. 

(Dans le cas d’une commande, c’est différent évidemment).

Les toiles non abouties, c'est-à-dire 1 sur 3 ou 4, sont enroulées dans un coin comme une énigme ayant probablement une solution 

mais que je suis incapable de résoudre pour l'heure. Je les garde alors avec l'idée de les reprendre un jour, le regard neuf 

enrichi d'autres expériences réussies. D’autres fois, je les recycle en peignant directement au verso par simple mesure d’économie.

J'évite de peindre plus de 90 minutes durant car finis par ne plus sentir ce qui se passe. J'en profite, alors, pour m'occuper du linge, 

de la vaisselle ou de mes poules : « 4 œufs aujourd’hui ; beau travail les cocottes ; merci ! Vous me nourrissez comme je vous nourris ; 

entre nous c’est du sérieux ; ni mensonge ni pathos ! » Enfin, c’est un atelier en désordre évidemment. Un désordre favorable 

à l’apparition d’« Ukiyo-E », ces« images du monde flottant » plus couramment appelée estampes japonaises. 

Partageant leur perception, j’aime l’idée que mes tableaux sont aussi des images du monde flottant, 

c'est-à-dire des échantillonnages de réalité, dépourvus de centre et de symétrie, sans commencement ni fin. Des « vibrations ». 

Mes outils :

Mes pinceaux d’abord sont souvent modifiés, agrandis par des manches à balais de 60 centimètres avec un effet « bras de levier » 

qui permet de se tenir à distance du tableau pour prendre du recul au sens propre comme au sens figuré. 

J'aime l’inertie des gros pinceaux surdimensionnés. J’en ai même lesté un par un disque en fonte de 500 grammes. 

Ainsi, alourdi et déséquilibré, c’est un pinceau nerveux, imprévisible comme un ballon de rugby. C’est l’outil parfait pour produire 

des accidents qui obligent à lâcher prise. Car en peinture, accueillir l’accident c’est accueillir le vivant.

Ma palette ensuite consiste en une pile d'assiettes en verre opaque blanc- éclatant. La peinture séchée de la veille ne peut s'y incruster.

Il m’arrive de peindre avec un sèche-cheveux pour tester les mélanges une fois séchés. Parfois même avec un large ventilateur-brasseur d’air 

lorsqu’il y a lavis au sol. Car au démarrage, mes tableaux sont souvent des aquarelles géantes.

Enfin, j’ai une préférence pour la peinture acrylique qui sèche vite et sans odeur dans la maison. La peinture à l’huile, plus compliquée, 

a été testée mais non adoptée.

Mes rituels :

Même si la toile achetée est prête à peindre, j’aime lui apporter un primaire d’impression, c'est-à-dire une couche de gesso -blanc 

le plus souvent- pour rendre le support plus absorbant mais surtout pour en prendre possession, lui retirer sa virginité. 

Ce primaire me rappelle mon rituel du bain de pied lorsque j’étais masseur. Une sorte de premier contact pour faire connaissance avec l’autre, 

ici le « nouveau »tableau. Un second rituel est de me mettre pieds nus pour mieux sentir le sol et mon corps en présence dans la pièce. 

Il y a une part de routine autistique ici. Ce mot péjoratif à tort mérite explication : une routine est un repère physique comme le lever 

ou le coucher du soleil qui légitime le réveil ou le sommeil. Etrange pour vous ? Essentiel pour moi, un peu comme l’église au milieu du village. Point.

Avec l’aide de la musique :

Suivant l’humeur du jour, le chant des Baleines, le Handan de Malte Martene ou les cornemuses lointaines sont utilisées pour me prêter mains fortes. 

Des fonds sonores choisis pour me recentrer et descendre en profondeur…

Dans le feu de l’action :

Me voilà qui deviens un intellectuel des mains. Comme en lecture accélérée, j’agrandis mon champ de vision : là où le pinceau passe d’abord, 

puis la toile toute entière et enfin la toile dans la pièce avec mon corps à l’intérieur. 

Je pense ici à la description d’une vache donnée par un enfant : « un gros animal avec des jambes qui descendent jusque par terre ». C’est bien dit !

Rapidement, l’espace-temps se dissout. J’entre alors en excitation presque en état de conscience modifiée entre concentration et expansion, 

méditation passive et calligraphie active. Ce n’est pas le moment de penser mais d’être. 

Et de citer un vieil adage zen : « je pense donc je ne suis pas ! » 

La toile tendue sur panneaux pleins et non sur châssis creux va recevoir mes coups. Des coups de pinceaux. Me voilà qui devient boxeur : 

« tiens, prends çà dans ta gueule ! » Aussi, dois-je faire attention à ne pas user la toile. 

Trop nombreux, les coups de pinceau ne charment pas le regard mais le fatiguent. 

La simplicité prouve la justesse :

C’est mon crédo. En d’autres termes, si ça se complique c’est que je fais fausse route. Mes tableaux préférés sont ceux 

qui sortent le plus vite sans détour. Cette observation me rappelle un redoutable exercice d’étudiant en art à Penninghen : le croquis de 3 minutes. 

A la main gauche pour les droitiers et au Bic pour ne rien pouvoir gommer. Marche ou crève ! C’est dans ces pires conditions de création 

que sont sortis mes plus beaux croquis !

Comprenez que l’art est un jet de l’esprit en éveil, qu’il y a quelque chose de sexuel et qu’il est bon de jaillir dans les temps (…) 

Mauvaise humeur, mauvais vents ou astres contraires ; quand je ne suis pas éveillé, je le sens : « arrête ton char, Luc, va faire ta paperasse 

ou étendre ton linge, au moins t’arrêteras de gaspiller la marchandise ! » Et de conclure par l’ultime adage : « Less is more ». 

Avec l’aide du bleu :

Pour commencer un tableau c’est souvent chez moi le bleu qui donne le la. Pour me sortir d’une composition douteuse : 

c’est encore le bleu le plus efficace. Et pour animer ou clore un parcours visuel : encore et toujours le bleu. 

C’est comme ça et je ne l’explique pas. Mais fatalement, je pense au livre de Daniel Tammet « JE SUIS NE UN JOUR BLEU … » 

Auquel j’ai envie de répondre « MOI AUSSI ! », un sentiment synesthésique partagé. 

Réussir un seul accord de couleurs m’apporte joie, une joie profonde. C’est à la fois individualiste et altruiste, solitaire et solidaire 

car un objet profondément intentionné prend vie, une œuvre d’art se produit … 

Enfin, en contrepoint du bleu qui sauve, il y a la terre d’ombre naturelle pour assagir mes couleurs, retomber sur mes pieds. 

J’en fais une grande consommation. Bleu du ciel et terre d’ombre naturelle sont les deux irréductibles polarités de ma palette.

Avec l’aide du bon Dieu :

Un tableau réussi est aussi le fruit d’un « état de grâce ». Une sorte de prière, comme ces expériences vécues en massage 

où ce n’était plus moi qui travaillait en rythme sur la musique mais la playlist qui se synchronisait à mes gestes de masseur 

telle la bande originale d’un film composée spécialement pour l’image. Divine inversion, dissolution du temps et de l’espace. 

Une petite mort jouissive, un mystère. Ce mystère de l’art, je le désire, le demande et l'attends. 

Un bon artiste-peintre est probablement quelqu'un qui obtient cette connexion à volonté. Transpiration, patience et foi. 

Parfois, je demande carrément au bon Dieu de prendre la main : vas-y, c’est à toi de jouer ! 

Et il arrive qu'il intervienne effectivement; qu'on bosse ensemble. Cool.

Présence ou absence ? :

On m’a souvent dit : « T’en n’as pas marre d’être seul à longueur de journée dans ton atelier ? » Mais non, mon apparente solitude 

est parfaitement peuplée : je ne suis pas seul, je suis en compagnie de mes pinceaux ! 

Mais je peins également avec des personnes bien réelles, décédées ou connues que j’aime et qui m’habitent avec bonheur. 

Ainsi, je peins avec Pierre-Jean Chevy, Lorrain Poirson, Jacques Lebrun, David Andrieux, Birdy, Louis Fouché, Bertrand Scholler ou Idriss Aberkane. 

De véritables âmes sœurs, des frères jumeaux perdus-retrouvés, sur YOUTUBE entre autre, outre un espace-temps mensonger. 

Silence, un ange passe.

Le temps dilaté : 

Un vieux Maître de calligraphie japonaise mit en vente une œuvre exécutée en deux minutes. Le client s’écria « Ca fait cher la minute ! »

Mais le Maître répondit : « Vous n’achetez pas deux minutes mais cinquante ans de pratique ». J’aime la simplicité de cette histoire 

qui explique qu’acheter une œuvre d’art, c’est aussi acheter son auteur avec son parcours (…)

Voici venue l’évaluation concrète « du temps dilaté » que représente la réalisation d’un tableau chez moi avec, pour commencer, 

« un temps de gestation » de 7 à 10 jours entre l’idée, sa visualisation et sa mise en œuvre concrète. Puis « un temps d’exécution » 

de 2 à 4 jours dans l’idéal depuis l’esquisse initiale à la signature finale. Pendant ces 2 à 4 jours, les « avancées » se réalisent 

par approches successives d’une heure trente environ à raison de 2 à 4 interventions par jour. Un tableau dont l’exécution dure plus de 4 jours 

a toutes les chances de finir… à la poubelle ! Une fin fréquente malheureusement qui se produit à peu près 1 fois sur 3 à 4. 

C’est trop et personne n’en saura jamais rien; jardin secret !

Mais le temps dilaté est encore plus complexe que cela car mes tableaux murissent la nuit. En effet, découragé en fin de journée, 

je suis souvent surpris de les retrouver le lendemain matin d’un œil neuf plus optimiste.

Le problème insoluble de la veille a trouvé une solution. Comme si un double bienveillant travaillait à mon insu. 

Remerciements aux étoiles et au langage des oiseaux : l'âme agit. 

Enfin, lorsque la toile est terminée, signée, encadrée, le temps dilaté se poursuit encore : car la toile reste à l’atelier, 

présente dans mon champ visuel pour continuer à apprendre d’elle. Apprendre d’elle pour réaliser … la toile suivante.

De la recherche fondamentale :

Vous l’aurez compris, ne me demandez pas où je vais ; je n’en sais rien !  Peindre met de l’ordre dans mon chaos.

 Ainsi, j'avance dans l’inconnu par séries d’essais-erreurs-corrections / réactions. Nouveaux essais, nouvelles erreurs, nouvelles corrections / réactions. 

« Se renouveler » en art est une expression courante qui m’agace, un contre-sens sinon un abus de langage. 

Je chercherai plutôt le contraire, à savoir, faire et refaire toujours le même tableau, plus vaste, plus profond, plus mur.

L’originalité ne saurait venir d’une recherche de l’originalité mais d’une conquête de soi-même toile après toile, année après année. 

Rien à foutre d’être original et de me renouveler !

Si j’aime peindre, cela me fait peur également. Oui, j’ai peur de peindre. Vais-je y arriver ? Comme si quelque chose de grave se jouait, 

comme si j'entrais sur scène face à un public impitoyable. « C’est grave Docteur ? » « Oui mon enfant ; c’est fondamentale ! » 

Un désir d’utilité publique :

Pourquoi ma gravure « Regard de Bouddha » s’est mieux vendue que les autres ? Je crois qu’elle remplissait une fonction, un rôle, 

non pas décoratif mais contemplatif, une sorte de crucifix new-look. Un objet-miroir à fixer au mur pour agir au quotidien. 

Cette expérience de création et de diffusion commerciale m’a marqué. Puissent mes tableaux s’affirmer comme des « regards de Bouddha » 

pour le plus grand nombre. De la beauté-bonté-utilité, entre terre et ciel, interrupteurs et tuyaux de chauffage central. Amen.

Mes citations préférées :

-Cocteau : « Il n’y a pas d’inspiration en art mais de l’expiration ! » 

Traduction : l’œuvre préexiste en l’artiste ; son travail est de la sortir. 

-Rilke : « Chaque individu est un essai de la nature. » 

Traduction : honneur à la diversité neuronale !

« Toute une constellation d’événements est nécessaire pour une seule réussite… » 

Merci à mon père et à sa réussite professionnelle…

L’heure de la signature :

C’est toujours une satisfaction et une frustration à la fois. Dans un premier temps, mission accomplie : l’objet a suffisamment de tenue 

pour être mis en vente mais dans un second temps, c’est l’heure du bilan et des regrets : j’aurais pu, j’aurais dû mais ce n’est plus possible. 

C’est enfin l’heure de la séparation : « Entre nous deux, c’est fini ! »

Techniquement, mes premières signatures au pinceau me faisaient l’effet d’un cheveu sur la soupe, une tache maladroite et disgracieuse. 

Je me passerais bien de signer mais -outre la dérobade du type qui n’assume pas-, ce n’est pas vendeur. Alors une solution a été trouvée : 

je signe avec un tampon, un modèle spécial destinée à la poterie. Son fort relief s’accommode de la peinture acrylique en pâte. 

Ainsi s’affiche ma signature relativement lisible, régulière, discrète. 

En attendant le Paradis, comme une griffe de prêt à porter sur un polo. For sale !

Mes difficultés à créer:

Ce n’est pas tant la création qui est délicate chez moi mais plutôt la construction d’un certain équilibre de vie permettant ladite création. 

C'est à dire gérer l'argent, les autres et le smartphone, cet incontournable instrument qui place le monde entier dans votre poche. 

La menace à mon évolution est là : une matérialité incontournable, bête et méchante.

Curieusement, mon diagnostic TSA tardif m’a ouvert au monde. L’actualité géopolitique explosive m'intéresse vivement. 

Et curieusement, me voilà coincé entre le plein d’informations qui m’assomme et le manque d'informations qui m'insécurise. 

(Je parle évidemment de vraies informations). Et de rappeler l’adage bouddhiste: “l'ignorance est la cause de tous les maux de l'humanité”. 

Alors Stop ou Encore ?! On dit que l’être humain agit soit par amour, soit par peur et qu’il n’existe pas de troisième motivation possible. 

La peur ne crée rien ; l’art est amour …

Une époque de dingues :

Le film documentaire MATRIX nous est présenté comme une fiction. 

Les histoires que les médias me racontent ne sont pas souvent raccord avec ma perception ou mon intuition. 

Ainsi, je vis avec l’assassinat de Kennedy, l’alunissage d’Apollo 11, les tours du 11 septembre, la jolie première dame de France 

et le vaccin sûr et efficace (…) Mon syndrome d’Asperger ici peut être un véritable détecteur de mensonges. 

Avez-vous déjà entendu une fausse note en musique ? Si oui, reconnaissez que cela fait immédiatement mal aux oreilles 

et qu’il ne s’agit pas d’un « avis » ou d’un « point de vue » ! Vous l’aurez deviné, je ne l’ai pas choisi : je suis complotiste !

Dès lors, comment ne pas se laisser abattre par cette matrice de mensonges manipulatoires, comment relever la tête et se tenir droit, 

sain et sauf, artiste ?

Mes facilités à créer :

Fort d’une formation en arts appliqués de 5 ans (graphiste concepteur-directeur artistique de chez Penninghen), 

visualiser ce qui pourrait exister est un jeu d’enfant. Ça vient tout seul comme une langue maternelle qui ne demande ni réflexion ni traduction. 

Autant, je suis aveugle des oreilles, autant j’écoute avec les yeux. N’oubliez pas que s’il est d’usage de mesurer une table avec un mètre, 

on peut tout aussi bien mesurer un mètre avec une table… Par ailleurs, je n’ai pas à chercher des idées de tableaux 

tant elles se présentent d’elles-mêmes, dans mon assiette-palette par exemple où une juxtaposition de couleurs m’offre un émerveillement inédit.

Ou encore au volant de ma voiture où le gris-beige du bitume présente à l’improviste un chef d’œuvre à mémoriser pour le reproduire. 

Sans surprise, je jouis d’une mémoire visuelle d’éléphant avec un vocabulaire de formes et de lignes à remplir des bibliothèques. 

Mon autisme présente suffisamment d’inconvénients pour en mériter les avantages…

Espérer une divine rencontre professionnelle:

Travailler avec une vraie galerie me plairait. Être soutenu par un-une professionnel(le) de la vente d’œuvres d’art qui accomplisse un véritable travail 

de conseil et de promotion serait formidable. Je rêve d’une sorte de coach pour formater ma production, orienter mon image et ma commercialisation.

Articuler savoir-faire et faire-savoir pour, comme un surfeur,  « attraper la vague » et prendre le marché comme homme prend femme. 

Ce n’est pas par hasard que les artistes travaillent avec des agents. Les considérations de la production sont tellement contraires à celle de la vente, 

que pour joindre ces extrémités, une interface est souhaitable. En art aussi, on est tous clairvoyants sur les autres et aveugles sur soi-même.

Enfin, l'important en société n'est pas d'être vrai mais d'être correct. Etre autiste, c’est à dire câblé en 110 volts dans un monde qui fonctionne en 220 

est intrinsèquement une faute de goût, une place déplacée, une incorrection.

Et pour finir, mon coup de gueule ! :

T’en parles de ta différence invisible ou pas ? Méconnu et mal compris, l’autisme véhicule plein de préjugés. 

Les Pokémons, l’ordinateur ou l’équation E=MC2 sont des inventions d’autistes.

Seul l’autisme-spectacle intéresse les neuro-typiques ; par excellence RAIN MAN qui rafle tout dans les casinos de Las Vegas. 

Mais pour que cette performance se soit réalisée, que s’est-il passé en amont et en aval ? 

En termes imagés ; notre société fonctionne comme un psy qui, continuellement, reproche au sourd … de ne pas l’écouter (…) 

Misère et indignation. Il y aurait 3 pages à écrire ici sur l’origine profonde de mon travail. Mais cela risquerait d’ennuyer. 

Alors, « happy end » avec Charlie Chaplin :

« Le jour où je me suis aimé pour de vrai, j’ai cessé de vouloir une vie différente, 

et j’ai commencé à voir que tout ce qui m’arrive contribue à ma croissance personnelle. » 

 

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